Il y a un an, comme à chaque mois de juillet, j’attendais mon ordre de mission avec impatience. Lorsque j’ai ouvert le mail, j’ai littéralement paniqué. Ayant toujours préféré les élèves d’élémentaire, j’ai redouté ce niveau de maternelle. Mais j’étais nommée en TPS/PS pour la moitié de l’année. Bon ! passé l’annonce, il fallait bien se préparer. Quelques livres lus, des conseils glanés ci et là sur des blogs de maîtresses dont c’est le niveau et qui en parlent avec tant de passion que je me suis sentie un petit peu moins seule, et ai décidé d’aborder cette expérience avec le sourire.
Me voilà donc le 2 septembre, avec mon petit Loup comme mascotte, prête à découvrir mes petits élèves. Notre rencontre fut intense, car dès le départ des parents, j’ai compris que ce serait une mission très difficile. Vingt-cinq petits en pleurs, inconsolables, et moi au milieu, totalement dépassée. A ce moment là, moi aussi, j’aurais voulu que ma maman vienne me chercher ! Malgré les premiers jours, premières semaines difficiles, je me suis accrochée avec pour objectif de tisser un lien avec mon petit public. Il est vrai que je n’y aurait moi même pas cru, mais j’étais de plus en plus épanouie dans cette classe et heureuse à leurs côtés. Les enfants de cet âge sont très adaptables et ont réussi à me faire confiance. J’avais gagné en novembre un petit groupe classe bien sympathique. Ce qui a été vraiment génial avec ces élèves a été la diversité de pratiques artistiques que l’on a pu expérimenter en classe. Je me suis littéralement éclatée à leur faire faire des activités très variées, aux rendus attrayants. Cette expérience a clairement développé ma créativité. L’enfant de 2/3 ans n’étant pas apte à travailler sur fiches, j’ai aussi appris à m’adapter à travailler réellement par la manipulation. Nos classes sont très bien fournies pour cela. Il ne faut pas avoir beaucoup pour apprendre !
C’est ainsi qu’en janvier lorsque l’on m’a proposé de poursuivre dans ce niveau, j’ai été conquise. Une année remplie de rires, de moments bienveillants partagés avec les enfants, de bêtises, et aussi d’incompréhensions. J’ai grandi à leurs côtés, beaucoup appris sur moi, sur eux aussi.
Le bilan a été plus que positif. Bien que je ne me vois pas enseigner toute ma carrière en PS, j’ai adoré ce niveau. Avoir en face de soi des enfants qui sont comme des pages blanches, et pouvoir leur enseigner les tout premiers acquis scolaires a été très formateur. La question de la gestion de classe m’a aussi beaucoup appris et permis de me débrouiller bien mieux aujourd’hui dans d’autres classes. Un jour, une conseillère pédagogique m’avait dit que lorsque l’on maîtrise une classe de PS on peut être à l’aise dans toutes les classes. A posteriori, cela aide beaucoup, et apprend la spontanéité : se détacher de ses fiches de prep, être théatral(e), lâcher prise en gardant le contrôle de la situation pédagogique.
Le seul mot que j’ai souhaite dire à mes petits élèves a été un grand MERCI. Alors si comme moi, tu as un a priori sur ce niveau, ne t’inquiète pas et laisse toi aller à la découverte.